L’industrie du cinéma et des media plus généralement représente 568.000 emplois rien que dans le comté de Los Angeles.

La ville fait beaucoup d’efforts afin que le plus de tournages possible se passent dans la ville, pour donner un exemple, en 2019 plus de 36.000 tournages y se sont déroulés. L’économie digitale et de la « tech » à la croisée de celle du cinéma représente également un apport de 91 milliards de dollars soit 10% de l’économie locale. Cela a aussi un impact indirect sur l’immobilier. Certes les grands studios historiques comme Disney ou Warner occupent de gigantesques terrains mais les acteurs plus récents envahissent la région. Netflix construit de grands buildings à Hollywood ; Apple, HBO et Amazon vont complètement bouleverser le paysage de la ville de Culver City en y installant leurs nouveaux bureaux.

Ces changements profitent très clairement à l’éco-système global de la ville comme ce fut le cas il y a quelques années avec l’installation de Snap à Venice Beach où aujourd’hui tous les grands acteurs des medias comme Google ou Facebook se croisent, région que l’on surnomme « Silicon Beach » en comparaison avec la Silicon Valley dans la région de San Francisco.

Du côté consommateur, l’industrie a évolué ces dernières années avec les demandes du marché en terme de rythme de  consommation et de technologie. Nous sommes clairement dans l’ère du « binge watching » en opposition avec l’Europe qui garde, mais peut-être plus pour très longtemps, une chronologie des media fixée avec les acteurs locaux et visant à optimiser les ventes de droits. Ici, la consolidation actuelle des studios, avec par exemple le rachat des studios FOX par DISNEY annonce des années très intéressantes en terme de diversité d’offres pour les consommateurs, des développements technologiques de plateformes mais aussi un risque de voir les prix augmenter.

Pour le streaming, la vague de désabonnement aux systèmes de distribution traditionnels comme les cablo-opérateurs continue sa percée avec une projection de 25% des familles aux Etats-Unis qui passeront à la consommation de contenu via les plateformes de streaming d’ici 2022. Les mouvements des membres des comités de direction des studios historiques vers les opérateurs de streaming vont dans le même sens, le Chairman de Sony Pictures va rejoindre ce mois-ci Amazon Prime en charge de toute la stratégie du contenu. Le coût moyen des abonnements est assez élevé aux USA, on parle de 96 dollars par mois et donc cela laisse la place à de nombreux acteurs de streaming qui proposent des offres plus alléchantes en prix et en contenu. Pour l’instant un secteur qui reste plus ou moins épargné par ce mouvement de « cord-cutting », est celui du sport et donc du contenu en direct qui est encore le terrain gardé des cablo-opérateurs traditionnels. Cependant des sociétés comme YouTube (Google) ou Apple marquent un certain intérêt pour acquérir ces droits de diffusion spécifiques.

En 2020, Netflix prévoit de dépenser plus de 17.3 milliards de dollars en investissement pour son contenu et Apple+, 6 milliards de dollars, faisant de ces deux studios, avec Amazon Prime, les plus dépensiers. Le prochain acteur qui entrera sur la marché sera Quibi qui promet d’être révolutionnaire en proposant des formats courts, déjà appréciés par la génération des « millenials » qui consomment beaucoup de vidéos sur les plateformes Instagram (Facebook), Snap ou encore TikTok. Ils comptent aussi sur le développement de la 5G qui permettra un confort de visionnage optimal quand le contenu sera consommé hors Wi-Fi.

Author : Jean-Baptiste PIRON
Consult his Services page and his French Cluster Member profile.

 

josh-hild-8jLzdWpLKPc-unsplash.jpg

Comment